Origine de la tragédie classique
Au début du 17ème siècle, et plus précisément vers l’année 1620, la tragédie est sur le déclin. En effet, des genre dits “intermédiaires” comme la tragi-comédie ou la pastorale lui font progressivement de l’ombre. En effet, las de voir toujours les mêmes scènes d’horreur, le public se tourne vers des genres plus romanesques, fantaisiste ou champêtre. Qui terminent généralement sur une note positive. La tragédie ressent alors le besoin de se réinventer. Mais ce n’est qu’en 1630 que la tragédie va renaître de ses cendres, et tenter de se reconstruire une nouvelle identité.
On peut expliquer cette renaissance par la somme de deux phénomènes en particulier. En premier lieu, on a pu assister à l’apparition de nouveaux dramaturges talentueux tels que Corneille ou Racine. Ces derniers ont sur porter cette nouvelle forme de tragédie et lui redonner crédit auprès des spectateurs. En parallèle, de nombreux théoriciens redécouvrent la Poétique d’Aristote, dont les préceptes et règles deviendront la base de la tragédie classique.
Le nouveau genre parvient ainsi à se distinguer du dramatique et du pathétique, en se fondant sur la lutte de l’homme contre son destin. Avec le mystère de la condition humaine au cœur de ses réflexions. Elle s’inscrit ainsi dans son époque, en adhérant au pessimisme lié à la condition humaine. Bien qu’elle n’évoque pas l’actualité, elle aborde le poids de l’absolutisme, avec un monarque suprême, centre du prestige et de la gloire.
Caractéristiques
En se basant sur les tragédies antiques, la tragédie classique adhère donc à un certain nombre de règle, comme la règle des trois unités. Elle respecte ainsi l’unité de lieu, de temps et d’action. Mais également la règle de bienséance. Le but de cette nouvelle forme de tragédie est de plaire aux spectateurs. Il faut donc parvenir à s’adapter à la morale et au goût du public. On distingue deux types de bienséance: interne et externe. La première est en lui avec les mœurs des personnages , dont les comportements doivent être en accord avec leur condition et leur âge. La deuxième interdit elle la représentation de scènes violentes pouvant choquer le public.
Ce qui fait également la force de la tragédie classique, ce sont ses personnages, luttant continuellement contre leur destin. Les héros tragiques sont victimes de forces supérieures qu’ils ne peuvent contrôler. Ce qui l’emmènera directement à sa perte. Le genre questionne ainsi sur la place du héros.
La tragédie classique a ainsi différents effets sur le spectateur, qui vont au delà du simple fait de l’émouvoir ou l’instruire. Elle a tout d’abord un rôle de catharsis, c’est à dire de purgation des passions. Les actions et péripéties des protagonistes sur scène, ainsi que leur issue généralement fatale, permettraient au spectateur d’alléger ses propre tourment en suscitant chez eux crainte et pitié. Mais la tragédie classique est également porteuse d’une visée morale. L’objectif est d’y dépeindre des vices que les spectateurs vont haïr. Bien évidemment, comme ce genre est en lien direct avec la condition de l’homme, il suscite chez le spectateur des interrogations métaphysiques. A la fois sur la place de l’homme dans l’univers, mais aussi sur la mort, ou encore le bien et le mal.
Liste non exhaustive des œuvres de tragédie classique:
- Phèdre – Racine